Dans nos climats, le lien entre travail du sol simplifié et augmentation des quantités de matières organiques dans les sols n’est plus si évident.

Un travail de biblio de supagro se penche sur la question : http://www.supagro.fr/ress-pepites/Opale/ServicesEco/co/SequestrationC_AC_1.html

La séquestration du carbone en Agriculture de Conservation (AC) est à l’origine de nombreuses controverses. En effet, certaines études ont annoncé un effet nettement positif de l’AC et plus précisément des Techniques Culturales Sans Labour (TCSL), sur la teneur en carbone dans le sol. D’autres n’ont montré aucune différence, notamment si tous les profils du sol sont considérés ( Angers & Eriksen-Hamel, 2008 ; Luo et al., 2010 ; Balesdent et al., 2000 ; Cohan & Mary, 2014). »

La méta-analyse réalisée par Angers et Eriksen-Hamel, comparant les TCSL en AC et le labour conventionnel, a permis de mettre en évidence que :

Entre 0 et 10 cm de profondeur, la teneur en carbone est significativement supérieure en TCSL,

Entre 11 et 20 cm de profondeur, aucune différence significative n’est observée entre les TCSL et le labour conventionnel,

Au-delà de 21 cm, la teneur en carbone est inférieure en TCSL( Angers et Eriksen-Hamel, 2008).

Ainsi, à ce jour, il apparaît difficile de conclure quant à la séquestration du carbone. En effet, les connaissances sur ce domaine sont encore trop mincespeu concluantes et parfois peu significatives. Les études évaluant le taux de séquestration au delà des 30 cm de profondeur ne sont pas assez nombreuses. Ces dernières expliquent que le teneur en carbone ne change pas, mais qu’elle est seulement redistribuée différemment dans les profils du sol ( Angers & Eriksen-Hamel, 2008 ; Luo et al, 2010 ; Arvalis Institut du végétal et al., 2007 ; Baker et al., 2007 ; Cohan & Mary, 2014).

Les recherches sont donc à poursuivre, afin de combler certaines lacunes telles que : le nombre d’expérimentation, la durée, la localisation, la profondeur des échantillonnages, l’interaction des différentes pratiques et des différents paramètres (climat, sol, culture, etc.) ( Baker et al., 2007 ; Luo et al., 2010).

Ces paramètres sont parfois difficiles à évaluer, mais ils sont primordiaux afin de connaître la quantité et surtout la répartition du carbone dans tous les profils du sol ( Luo et al., 2010 ; Angers et Eriksen-Hamel, 2008 ; Baker et al., 2007 ; Cohan & Mary, 2014).

Il est donc prématuré aujourd’hui de promouvoir le potentiel de l’AC pour améliorer la séquestration du carbone. Cependant, d’autres bonnes raisons, comme la réduction de l’érosion, démontrent l’intérêt de la mise en place de l’AC ( Baker et al., 2007 ; Cohan & Mary, 2014).

On peut donc conclure que l’arrêt du travail du sol ne semble avoir qu’un effet limité sur la quantité de matière organique dans le sol. La concentration varie selon les horizons.

Par contre les autres piliers de l’AC que sont : les intercultures, la rotation, les apports organiques, la restitution des résidus contribuent largement à l’augmentation de la teneur en MO. Ces techniques peuvent être utilisées dans un système labour ou travail simplifié avec le même effet.

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